FairElection

Screenshot FairElection

FairElection: la solution aux problèmes de diversité dans les élections internes

En Suisse, la politique semble ne jamais s’arrêter. Les réseaux sociaux s’animent de campagnes de votation et d’élection en permanence. Durant l’automne 2020, l’équipe du projet FairElection a rencontré 6 représentant-es de partis politiques à travers la Romandie, avec une incursion par visioconférence en Suisse alémanique. Nous avons parlé élections, primaires et procédures de choix au moment d’établir des listes de candidat-es.

A chaque conversation, la même impression: une campagne est toujours en route, les comités et secrétariats de partis ne se mettent jamais sur pause. A travers les vertes contrées d’Helvétie, une élection est toujours en préparation, avec ses comités, ses soutiens, ses coups de fils et ses esquisses d’affiches. Dans ce tourbillon d’activités, tous nos interlocuteurs expliquent que, par-dessus tout, la politique consiste avant tout dans la gestion d’équipe, de l’humain, avec des hommes et des femmes qui veulent se mettre au service de la population. Dans cette gestion d’équipe, le moment du choix des candidat-es est une phase particulièrement tendue. Luttes intestines et conflits d’ego sur fond de grandes déclarations du parti semblent programmés.

Un outil pour la sélection des candidat-es dans les partis politiques

Prenant acte de ces défis, nous rencontrons ces représentant-es de parti pour leur proposer une innovation politique. Grâce au soutien du programme Prototype Fund, initiative commune de l’association OpenData et de la Fondation Mercator Suisse, nous sommes en train de développer un outil pour accompagner les partis dans leur processus interne de sélection de candidat-es. L’outil s’appelle “FairElection” et nous voulons en faire un instrument de travail pour tous les partis du pays.

FairElection permets aux partis de mener et d’expliciter une discussion sur le type de candidat-es qu’ils veulent mettre sur leur liste. Tous nos interlocuteurs ont confirmé que l’ambition de représenter leurs électeurs-trices était cruciale. Pour ce faire, une méthode efficace consiste à choisir des candidat-es qui ressemblent à la population, au moins dans les grandes lignes. La population est diverse ? Les candidat-es à une responsabilité politique devraient l’être aussi afin de renforcer le sentiment d’appartenance des citoyen-nes et de garantir les meilleures décisions politiques possibles.

Bien sûr, les partis rencontrés n’ont pas tous les mêmes objectifs de représentation. Pour certains, la question de l’égalité des genres est clef et les listes sont d’ores et déjà paritaires. Pour d’autres, ce sont plutôt les domaines d’activité qui doivent être mieux représentés, ou les régions, ou encore les différents groupes d’âge. L’outil “FairElection” veut être la plateforme de ce débat, à mener directement au sein des partis: quelle diversité voulons-nous sur nos listes de candidat-es? A quelle population voulons-nous ressembler? Une fois que ces critères sont fixés, comment les appliquer à la sélection de nos candidat-es? Sur la base des réponses choisies par le parti, l’algorithme FairElection met en oeuvre les critères de représentation.

Johan Rochel est le co-initiateur de FairAI et co-fondateur d'ethix. Ce blog a été écrit pour le site du Prototype Fund.