Image: Illustration ethix
Le suivi en temps de Corona
Pour enrayer la propagation de l’actuelle pandémie de COVID19, les outils technologiques sont de plus en plus utilisés. Des données agrégées, au contrôle des restrictions de mobilité au moyen du traçage des contacts en passant par le suivi individualisé des déplacements des personnes infectées, divers pays utilisent actuellement des formes de technologies de suivi comme mesures épidémiologiques.
Suivi contre COVID19 : après des pays comme la Chine et Taiwan, la Suisse envisage également d'utiliser le suivi de manière plus intensive dans la lutte contre la corona. Selon une enquête, ces mesures sont très populaires parmi la population. L'intensité du suivi dépend d'un certain nombre de facteurs. Ceux-ci varient selon l’outil technologique et les règles mises en place par les pays. Souvent, des formes mixtes de différentes technologies sont utilisées. Nous avons examiné de plus près les différents types de suivi. Le résultat : un graphique utile (simplifié) pour comparer certains pays.
Paramètres de suivi
- Données utilisées: Plusieurs types de données peuvent être utilisés à des fins de suivi. Sont concernées ici: les données relatives à l’occupation de l’espace public (via par ex. les données GPS ou de téléphonie mobile), à l’état de santé (données sur l'état infectieux ou les symptômes), à la distance (données sur la durée et la distance des rencontres) ainsi que les données sur le profil de déplacement des individus (par ex. GPS)
- Le caractère volontaire de la collecte de données: La collecte des données peut se faire par l’utilisation volontaire ou obligatoire d'une application spécifique ou se faire automatiquement lors de l’utilisation du réseau mobile.
- Moment de l’analyse : Les données peuvent être analysées et utilisées en temps réel ou elles peuvent être évaluées après un certain temps.
- Anonymisation: Les données peuvent être anonymisées ou permettre d’identifier des utilisateurs.trices individuels.
- Utilisation de l'information: Les données collectées et évaluées peuvent servir à diverses fins : fournir des informations sur le comportement des utilisateurs.trices (utilisation agrégée), retracer les chaînes de transmission (traçage de contacts), restreindre le déplacement des utilisateurs.trices (contrôle du respect d'une quarantaine ou surveillance), comme base pour des sanctions juridiques à l'encontre des utilisateurs.trices (poursuites pénales)
Questions éthiques clés
- Autodétermination : Les utilisateurs.trices peuvent-ils consentir librement et en connaissance de cause à l'utilisation de la méthode de suivi?
- Sphère privée : Le suivi est basé sur la collecte et le traitement de données à caractère personnel. Quelles sont les données collectées, qui peut y accéder, comment sont-elles protégées et où ou combien de temps sont-elles stockées?
- Santé publique : L'utilisation d'une méthode de suivi contribue-t-elle efficacement à la protection de la santé publique ? L'utilisation de cette méthode est-elle proportionnée?
- Le bien-être social et psychologique : Dans quelle mesure une telle méthode favorise-t-elle un sentiment de surveillance au sein de la population et favorise ainsi peur et anxiété?
- Égalité des chances : Le recours aux méthodes de suivi garantit-il l'égalité de traitement et l'égalité des chances?
- Réversibilité : Le suivi sera-t-il abandonné après son utilisation pour lutter contre la pandémie de COVID 19 et les données recueillies pourront-elles être détruites?
- Transparence : les acteurs concernés (autorités, développeurs, organes de contrôle) communiquent-ils de manière transparente sur les objectifs et les avantages du suivi et sur son intégration dans le contexte général des mesures de lutte contre la pandémie?