DigitalLab : Atelier avec les étudiant.e.s de l’EPASC à Martigny
Le DigitalLab effectue un tour de Suisse visant à débattre des défis de société liés à la digitalisation. Au cours des huit étapes à travers le pays, nous esquissons avec les citoyen.ne.s les contours de la Suisse digitale de 2030. Pour une digitalisation accessible à tous et façonnée selon nos besoins. Dans ce cadre, nous sommes allés à la rencontre de 3 classes de l’EPASC pour discuter avec eux de l’avenir de leurs professions. C’était l’occasion pour les apprenti.e.s menuisiers, sanitaires et chauffagistes de débattre sur la question de la numérisation.
Notre objectif avec cet atelier était, entre autres, de montrer aux étudiant.e.s qu’ils/elles avaient leur mot à dire sur l’évolution future des métiers qu’ils/elles imaginaient exercer à l’avenir. La numérisation impactera d’une manière ou d’une autre le milieu professionnel, que ce soient les outils utilisés ou le métier lui-même. Il y a 10 ans, la profession de « youtubeur.euse » ou d’« influenceur.euse » n’évoquait presque rien à la plupart des gens, alors qu’aujourd’hui ce sont bel et bien des métiers. Selon une étude du World Economic Forum The Future of Jobs Report 2018, 65% des enfants qui sont à l’école primaire travailleront dans des professions que nous ne connaissons pas encore. Avec le DigitalLab, nous voulons montrer qu’il ne faut pas adopter une posture fataliste à l’égard de ces changements, mais plutôt définir collectivement l’impact du numérique sur nos métiers. Le pouvoir de l’imaginaire est à ce propos un levier d’action considérable. Nombre des technologies que nous utilisons actuellement avaient déjà été imaginées dans des œuvres de science-fiction. Rappelez-vous de HAL 9000, le supercalculateur gérant le vaisseau spatial Discovery One dans l’œuvre fictive 2001, l'Odyssée de l'espace (1968) de Stanley Kubrick. Comment ne pas voir dans ce personnage imaginaire le précurseur des intelligences artificielles qui sont si d’actualité aujourd’hui ?
C’est pourquoi, dans un premier temps, nous avons invité les apprenti.e.s à imaginer un scénario d’avenir quant à leur métier en 2050 en s’inspirant de tendances lourdes comme l’avènement du télétravail, des environnements intelligents (objets connectés, systèmes intelligents équipés de capteurs, etc.), le changement climatique ou encore quelques innovations technologiques comme l’impression 3D ou la réalité augmentée et virtuelle. Sur cette base, les étudiant.e.s ont ensuite chacun.e imaginé en individuel un objet qui pourrait être utilisé dans le cadre du métier qu’ils exerceraient dans ce contexte. Après s'être mis collectivement d'accord sur la sélection de certains objets, les étudiant.e.s ont dû prototyper leurs outils du futur. C’était la dernière étape de l’atelier, la réalisation matérielle d’un prototype de l’objet imaginé à l’aide de pâte à modeler, de bâtonnets en bois et de feuilles colorées. Une manière de faire en sorte que les imaginaires de chacun.e puissent se rencontrer et donner forme à l’avenir.
Conclusion ? Les participant.e.s ont fait preuve de créativité en imaginant des outils originaux. De l’exosquelette connecté destiné à aider l’ouvrier à porter de lourdes charges, à l’arbre artificiel pour nous reconnecter à une nature détruite par la technologie dans un avenir dystopique, en passant par le robot soudeur et le robot capable de détecter les fuites d’eau, les objets étaient variés et s’accompagnaient tous d’une vision de l’avenir. Les étudiant.e.s ont mis la main à la pâte et se sont saisi de la question du futur de leur métier.
Les ateliers ont montré la pluralité des points de vue et des visions du futur qui pouvaient exister dans une salle de classe quant à la numérisation. Tandis que certain.e.s sont très familiarisés avec ces technologies et les utilisent dans leur quotidien, d’autres n’en font presque pas usage dans leur vie de tous les jours. Ce constat était d’ailleurs souligné par les professeurs de l’école, qui décrivaient combien l’enseignement par la voie numérique pouvait comporter des difficultés. Que ce soit par l’inégalité d’accès aux outils numériques, la difficulté de l’accompagnement à distance des élèves ou le manque de contact humain si nécessaire dans l’enseignement.
Fort de tous ces enseignements, l’étape de Martigny est une réussite pour le DigitalLab qui peut désormais se diriger vers sa prochaine destination !
À propos du projet DigitalLab : Le thinktank Dezentrum et le laboratoire d’éthique de l’innovation ethix, soutenus par la fondation Mercator, organisent une série d’évènements pour débattre des défis de société liés à la digitalisation. Pensé comme un tour de Suisse, le DigitalLab est organisé en 8 étapes à travers le pays. Deux thématiques principales sont discutées lors des différentes rencontres : imaginer l’avenir du travail et de la formation ainsi que l’avenir numérique de la participation sociale et politique. Au cours des huit étapes, les participant(e)s créent ensemble une vision d’une Suisse digitale 2030. Plus d’information sur le site du DigitalLab.